Alors que ce projet ne satisfait personne, y compris la plupart des acteurs pro-LGV, et qu’il suscite une opposition populaire toujours plus grandissante, ces élus persévèrent dans l’erreur en maintenant un argumentaire dénué de tout fondement. Aucun élément fiable ne permet de démontrer le lien entre la construction d’une voie nouvelle LGV et le développement économique d’un territoire. Concernant la branche sud, aucune étude n’a pu démontrer sa rentabilité et son utilité publique. Bien au contraire : toutes les analyses, tous les rapports, toutes les études mettent en évidence le coût exorbitant de cette branche par rapport à son manque de performances techniques (inaptitude à la grande vitesse), à son bilan socio-économique désastreux (faibles prévisions de fréquentation) et à son impact environnemental dévastateur. La SNCF elle-même n’en veut pas. La priorité est enfin accordée aux TER.
Le Jura se berce d’illusions en réclamant ses gares betteraves, hypnotisé par le mirage de l’essor économique vendu dans le packaging RFF.
A l’heure où nos départements et nos régions subissent de lourdes restrictions budgétaires, comment peut-on encore réclamer une infrastructure ruineuse à l’inutilité d’ores et déjà démontrée ? C’est conduire un combat d’arrière–garde et c’est poursuivre une indécente fuite en avant quand on sait que l’investissement pèserait pendant quarante ou cinquante ans sur les impôts locaux des populations des régions concernées. Car ce serait à elles de payer cette liaison prétendument européenne.
Il serait temps que la raison l’emporte sur les surenchères politiciennes.
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