samedi 20 mars 2010

Au fil de la campagne, la LGV Sud est devenue un enjeu à grande vitesse

Pour l'ensemble des candidats à la triangulaire de dimanche, il n'y aura pas de LGV Rhin Rhône (ici les travaux sur la branche Est) sans LGV Sud dans le Jura. En revanche, c'est dans la façon de procéder que les divergences apparaissent / Photo Ph. Trias

En l'espace de quelques mois, le projet de LGV Sud est devenu l'enjeu numéro 1 de cette campagne des Régionales. Durant cet entre-deux tours, le ton est sérieusement monté sur le sujet entre Marie-Guite Dufay et Alain Joyandet
Tout juste imaginé, pas encore dans les cartons, le projet de ligne à grande vitesse (LGV) Sud a malgré tout enflammé ces régionales 2010. En l'espace de quelques mois, il est devenu LE dossier majeur du scrutin franc-comtois.
D'abord sensible sur le terrain jurassien avec les conséquences foncières et écologiques qu'elle pourrait entraîner, la LGV Sud - pendant indissociable du TGV Rhin Rhône - s'est inévitablement invitée sur le terrain politique. Plus d'ailleurs dans l'entre-deux tours qu'avant le premier.
Le plus virulent dans ce domaine demeure sans conteste Alain Joyandet, la tête de liste Majorité présidentielle. « Le TGV Rhin Rhône n'a de Rhin Rhône que s'il y a une branche Sud dans le Jura, avec une gare nouvelle à Dole et une autre à Lons, martèle l'intéressé. Auquel cas les Francs-Comtois auront dépensé 220 millions d'euros pour rien car la ligne Paris-Bâle, on l'avait déjà ! Quant au projet, il ne peut exister que sur une voie nouvelle et rien d'autre. Il s'agit d'un engagement majeur pour le désenclavement et le développement de notre région, on ne peut pas passer à côté. Et je vous l'annonce, si ce sont les socialistes et les Verts qui sont élus dimanche, je vous annonce un enterrement de première classe pour la LGV Sud ! C'est bien beau d'acheter une horloge à 40 000 euros pour décompter les jours qui nous sépare de la branche Est, si c'est pour ne pas avoir la branche Sud ».
Objet du courroux de la tête de liste Majorité présidentielle, les récentes prises de position de Marie-Guite Dufay sur le sujet. Pour la présidente sortante de la région, l'exercice de communication n'était, il est vrai, pas facile. Si la socialiste a toujours affirmé qu'elle voulait la branche Sud, son union avec Europe Écologie (pour le projet mais contre une voie nouvelle) pour conserver la région à gauche l'a contrainte à arrondir son discours. Lundi, lors d'une conférence de presse commune avec Alain Fousseret, Marie-Guite Dufay a tout d'abord affirmé haut et fort que « la branche sud du Rhin Rhône doit se faire. Cette ligne à grande vitesse est vitale pour nos entreprises et notre économique ». Ce postulat à peine réaffirmé qu'elle le tempérait illico. « Face à un projet d'une telle ampleur, il faut nous donner le temps et les moyens pour avoir les certitudes absolues de faire le bon choix ». D'où sa demande d'expertises complémentaires mâtinée d'une promesse : « Il n'y aura pas d'engagement financier autre que les études nécessaires d'ici 2014 ». Donc la fin du prochain mandat. D'où le courroux d'Alain Joyandet, accusant la gauche « de casser le dossier de la LGV Sud comme elle a cassé le dossier autoroutier ». Ce à quoi Marie-Guite Dufay répond fermement : « Je le redis, on étudiera toutes les solutions. Si la meilleure est la voie nouvelle, on ira dans la voie nouvelle ». Enfin, une fois n'est pas coutume, Sophie Montel, la tête de liste du Front National, rejoint l'UMP pour réclamer « une LGV Sud dans le Jura, sur une voie nouvelle ». Ceci dit, la candidate d'extrême droite tempère sa position en demandant « la mise en place d'un referendum populaire pour demander aux Francs-Comtois de se prononcer sur un projet aussi capital ». Mais pour elle, pas question de mettre un couvercle sur le projet jusqu'en 2014 ou plus. « Il faut se positionner et vite car il existe un autre projet de branche Sud par l'Auvergne, la région d'un certain Brice Hortefeux ».

Cyrille Brero

Les petites phrases sucrées salées de l'entre-deux tours

Marie-Guite Dufay : « Entre la venue du président de la République et celle du Premier ministre, l'UMP aura vraiment mis les grands moyens pour sortir la présidente sortante ».

Alain Fousseret : « Atteindre les 10 %, ça m'aurait aidé à garder un peu plus le moral ».

Alain Joyandet : « 1 000 personnes à Micropolis pour François Fillon alors qu'on a eu l'information à 10 heures le matin même, ça montre que l'on reste mobilisés et que les militants y croient ».

Sophie Montel : « Le projet de liste Humbert ? Des gens ont reçu des pressions pour ne pas y aller. La liste MNR ? Elle était constituée de gens exclus du FN. Quant à sa présence au premier tour, je pose la question, à qui profite le crime ? »

Alain Joyandet : « Les socialistes et les écologistes, ils s'attribuent les vice-présidences avant même le second tour sans être d'accord sur les projets ».

Marie-Guite Dufay : « Certains parlent de tripatouillage. Eh bien moi je leur réponds que notre alliance est forte. Elle s'appuie sur le partage de nos convictions et de nos valeurs ».

Alain Fousseret : « Durant la dernière mandature, Europe Écologie a servi d'aiguillon sur les questions de développement durable ».

Marie-Guite Dufay : « Mais reconnaissez que sur l'efficacité énergétique, c'est moi qui l'ai initiée ».

Alain Joyandet : « Je ne confonds pas les électeurs du Front National et les dirigeants du Front National ».

Sophie Montel : « Au premier tour, on a récupéré des ouvriers et ses salariés qui nous avaient quittés en 2007 pour suivre les sirènes du sarkozysme ! »

Alain Joyandet : « Quand on est présidente de région et qu'on arrive en 2e position au premier tour, j'appelle ça un vote sanction ».

Marie-Guite Dufay : « Alain Fousseret n'est pas sûr d'être élu dans le Territoire-de-Belfort. Eh bien nous allons nous mobiliser dans ce département, et on le fera très fortement ».

Sophie Montel : « Ceux qui veulent une société métissée où l'on ouvre les frontières à tout va, ils n'ont qu'à voter PS ou UMP, c'est la même chose. Les USA et le Japon protégent leurs industries et leurs emplois, pourquoi pas nous ? »

Jean-Marie Sermier (sur le LGV Sud) : « Marie-Guite Dufay nous impose la Micheline ! »

Jean-Louis Borloo ce matin dans le Jura

Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie, sera ce matin dans le Jura. Après un atterrissage à Dole-Tavaux (8 h 45), il se rendra à Lons pour prendre un petit-déjeuner au restaurant municipal et rencontrer les filières d'approvisionnement agroalimentaire (circuits courts et repas bio), puis il visitera l'usine de traitement des déchets ménagers. Il se rendra ensuite à Vaudrey (11 h 30) pour visiter l'usine Ravoyard, spécialisée dans la construction métallique et les panneaux photovoltaïques. Outre la caution « écologique » évidente de cette venue, Alain Joyandet (exempté de conseil des ministres hier pour battre la campagne en Franche-Comté) en profite également pour envoyer un signal fort aux radicaux valoisiens en faisant venir leur président national pour le soutenir, alors que « les locaux » se sont désengagés de sa liste depuis le choix Jean-Louis Millet. Après François Fillon lundi et Christine Lagarde hier à Montbéliard, il s'agit de la troisième visite ministérielle cette semaine.

Génération Écologie appelle à voter Joyandet

Yves Vola, le président régional de Génération Écologie, appellle à voter Alain Joyandet au second tour. « Les engagements d'Alain Joyandet dans le Grenelle de l'environnement et son combat réussi contre le tout-incinération en Haute-Saône en font un défenseur crédible de l'environnement […]. Nous appelons tous les passionnés du développement durable et responsable à le rejoindre au 2e tour ! ». Rappelons qu'au premier tour, Génération Écologie faisait partie de l'Alliance écologiste indépendante (AEI) qui s'était alliée au Modem.

Source: http://www.leprogres.fr/fr/article/2860478/Au-fil-de-la-campagne-la-LGV-Sud-est-devenue-un-enjeu-a-grande-vitesse.html

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